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Illustration pédagogique
Inside Preexi

Claire, illustratrice pédagogique chez Preexi : Comment dessiner des éléments complexes non-visibles

Pouvez-vous nous présenter votre mission au sein de Preexi ?

Je suis en charge d’illustrer l’ensemble des éléments qui seront intégrés dans les différents supports pédagogiques  : vidéo, film, e Learning, tuto, etc.

Quelle est votre approche pour dessiner les contextes et environnements complexes ?

La majorité des projets techniques dans le monde industriel nécessitent de pouvoir montrer, donc illustrer, des éléments qui ne sont pas facilement visibles par le biais de la photo ou de la vidéo (accès difficile, rapidité des machines, mauvaise lumière, etc).

Que ce soit pour la représentation d’une chaîne complète, d’une zone de travail spécifique ou un petit élément mécanique l’idéal est d’arriver à comprendre le fonctionnement global puis ciblé.

Je travaille en étroite collaboration avec le chef de projet Preexi qui réalise un premier tri pour se concentrer autour du sujet à traiter. Lui-même est un reporter « terrain » : observer les processus, les différents postes, les manipulations, l’entretien etc. et collecter des témoignages, des photos et des vidéos, qui serviront tant à la rédaction du texte qu’à la réalisation des dessins.

Comment vous y prenez-vous, concrètement ?

Je considère que pour bien représenter il faut comprendre (au mieux !). Avec la documentation fournie j’essaye de me créer une vision 3D de ce que je dois représenter (que ce soit très grand ou très petit).

J’observe beaucoup les images dans le détail, les vidéos, je les regarde en boucle pour bien saisir les mouvements et diverses actions…et je « gribouille » autant, c’est un peu comme une enquête.

Avez-vous une approche différente suivant ce que vous devez illustrer ?

Oui, par exemple pour la représentation d’un lieu vaste je collecte un maximum d’images (documents client, photos, vidéos, ou recherches sur le web) et je recoupe les diverses prises de vues. J’observe beaucoup les proportions entre les éléments. S’il y a une présence humaine dans les images, cela m’aide pour me donner une échelle.

Je tente de trouver des points communs entre les visuels pour créer des raccords d’espace : un marquage au sol qui file sur une image puis sur l’autre, une porte qui apparaît un peu sur une image et beaucoup sur une autre etc. Le puzzle se met en place. En cours de projet ma vision du lieu évolue, je m’y « balade » plus facilement. Alors je reprends mes premiers dessins pour plus de précision.

Lorsque des personnes travaillent, je regarde leurs taches dans l’ensemble puis dans le détail. Que font-elles dans cet espace ? Comment sont-elles positionnées ? Comment se déplacent-elles et pour quelle raison ? Quelle est leur tenue, quels sont leurs outils, comment les manipulent-ils et les tiennent-ils ? Je pars de l’espace global pour rentrer dans le détail. 

Plus je dessine et j’observe, plus j’affine ma compréhension et ma vision 3D qui se construit pas à pas jusqu’au résultat final.

Et pour des éléments plus petits ?

Là je suis obligée de travailler autrement car pour un petit élément mécanique (parfois caché dans la machine avec très peu d’accès) la prise de vue n’est pas forcément évidente. Je vais observer avec précision, et tenter de modéliser l’élément : partir du global : dans quoi il se trouve ? Quel est son rôle ? Est-il manipulé ? En gros commencer à le connaître.

Par exemple, si je ne le vois que de profil, trouver les petits détails qui vont me permettre de me créer l’objet vu de face pour obtenir un début de vision 3D. Dans les photos il m’arrive de zoomer, faire quelques réglages de lumière qui rendent visible ce qui était dans l’ombre. C’est presque magique, et ça aide beaucoup ! Parfois des prises de vues qui n’étaient pas censées m’apporter des informations sur cet élément vont m’en fournir par hasard.

Au final, Claire qu’est-ce qui vous anime ?

Le message doit être limpide ! Il est primordial pour moi de me mettre en permanence à la place de la personne à qui est destinée la formation (vidéo, e-Learning, BD, etc).

On ne peut pas tricher même si c’est compliqué.

Je me demande en permanence «si l’on me donne ce visuel, est-ce que je comprends ? ». Non ? Alors on reprend !

Le dessin permet d’extraire de façon précise et ciblée ce qu’on souhaite donner à visualiser et il doit être compréhensible et accessible pour tous. C’est ma mission !